Ce projet de terminologie artistique (XIVe-XVIIIe siècles, France-Italie-Espagne) entend proposer une réflexion, des outils et des méthodes propres à favoriser l’étude comparatiste des lexiques de la peinture italien et français, en tant que bases pour la diffusion de la théorie de l’art dans les principales langues européennes. En se fondant sur les études monographiques déjà menées sur l’émergence d’une langue de la peinture en Italie, il s’agit d’établir un répertoire qualitatif des termes de la pensée et de la pratique picturales entre le XIVe et le XVIIe siècles, en regard avec les sources en français.

L’équipe interdisciplinaire rassemblée autour de ce projet est constituée de chercheurs spécialistes de littérature artistique, de linguistique et génétique de textes, d’histoire de l’art et de la représentation scientifique. Ce carnet permet de signaler les contributions des différents éditeurs des textes étudiés dans le cadre du programme de recherche et d’accompagner l’évolution des travaux collectifs et des activités organisées par l’équipe. Voir également le Carnet ARTEM.

Programme DIGA

Ce projet prend la suite du programme « Données Internationales de Génétique Artistique » (DIGA). Le vocabulaire technique pour décrire les œuvres d’art « définitives » est stabilisé, compris et utilisé avec peu d’équivoque. En revanche, tout ou presque reste à faire pour l’immense domaine des documents et des traces écrites ou dessinées qui témoignent de leur genèse. Dans ce champ, les notions demeurent floues, les fonds restent à inventorier et les vocabulaires varient d’une institution à l’autre, d’une langue à l’autre, jusqu’à l’ininterprétable ou l’intraduisible.

C’est pour lever ce verrou que l’équipe se consacre à une base de Données Internationales de Génétique Artistique (DIGA, programme financé par le Labex Transfers) qui propose une définition scientifique et multilingue des termes permettant de parler de la genèse des œuvres plastiques. Le principe de cette ouverture multilingue (d’abord appliquée à 6 langues européennes : français, anglais, allemand, italien, espagnol, portugais) ne se bornera pas à établir une traduction valide de chacun des 300 concepts analysés, mais cherchera à construire une véritable approche historique et critique de la question à l’âge moderne et contemporain : une histoire comparée du concept dans l’espace multilingue européen, capable d’élucider la logique de son émergence linguistique dans une langue, la chronologie de ses transformations sémantiques, l’évolution de ses relations à ses champs sémantique et lexicaux, l’histoire de ses traductions et les modalités des transferts qui ont pu se produire, ou non, de langue à langue, du XVe siècle à nos jours.