02/12/2013 - 02/06/2017

Le paysage est l’enjeu de pratiques professionnelles et artistiques qui questionnent ses représentations. La photographie n’est pas un simple enregistrement ; elle commande un nouvel ordre du regard, des usages et de l’aménagement du territoire. Elle a partie liée avec la transformation des territoires. Si la relation entre paysage, territoire et photographie a déjà fait l’objet de nombreux travaux, il est rare que la photographie ait été étudiée de manière approfondie selon la double optique du projet de paysage et de la genèse des pratiques
photographiques. Cette proposition de recherche mobilisera des points de vue disciplinaires et des compétences propres à chacun de ces deux domaines autour d’un objet commun : les savoirs et les pratiques relatifs au paysage.

Le paysage est inscrit à l’origine même d’une histoire de la photographie. Ils se façonnent l’un l’autre : si le paysage photographié est bien représentation, par la photographie il devient en outre un terrain à observer, à connaître, à pénétrer, à amender. Il n’est donc pas étonnant que, de nos jours, les pratiques d’aménagement sollicitent de plus en plus les pratiques photographiques. Dans le contexte des transformations des métropoles contemporaines, photographes et paysagistes sont souvent associés. Il s’agit soit de lire les paysages contemporains dont la complexité souvent échappe aux catégories usités, soit d’éclairer les aménagements qui transforment nos paysages, leur donner du sens.

Nous souhaitons explorer les savoirs qui se construisent sur le paysage par la photographie, qu’elle résulte de photographes artistes, de paysagistes ou de géographes pratiquant et faisant lecture des paysages. Nous analyserons l’articulation des pratiques photographiques aux autres formes d’action sur le paysage ; nous interrogerons les contextes esthétiques, politiques, scientifiques qui leur sont liés. C’est au travers de la confrontation des pratiques artistiques, professionnelles et sociales que l’on cherchera à saisir comment se
construit le sens du paysage. Nous faisons l’hypothèse que l’intégration d’une démarche photographique, au sein du projet de paysage, transforme les pratiques projectuelles. C’est dans cette perspective que nous envisageons d’explorer les outils du projet permettant de mettre le paysage en débat.

La mise en débat du paysage nous conduit à privilégier quatre objectifs liés à des questionnements et/ou des méthodes innovantes :
– rassembler des corpus photographiques stratégiques ;
– confronter les pratiques photographiques aux projets et aux acteurs du paysage ;
– mettre au jour la construction culturelle du paysage par l’acte photographique et les dispositifs de représentation ;
– en faire un objet de débat des mutations territoriales.

Les corpus ne nous sont pas donnés a priori, mais construits comme des socles à partir desquels s’élaboreront les questionnements et les théories. Trois grands ensembles sont prévus : un premier rassemblera les productions de paysagistes photographes ou de paysagistes ayant collaboré avec des photographes en situation de projet. Un second sera construit à partir de productions d’artistes photographes qui entretiennent
une relation privilégiée avec le paysage. Un troisième sera constitué autour des archives photographiques du théoricien du paysage John Brinckerhoff Jackson (1909-1996). Les résultats de cette recherche seront communiqués et valorisés de façon différenciée et complémentaire, à l’attention de plusieurs types de publics : scientifiques, professionnels et habitants du paysage.

Coordinateur : Frédéric Pousin, UMR 3329 Architecture, Urbanisme, Société

Partenaire : Monique Sicard et Aurèle Crasson, ITEM

Début et durée du projet scientifique : décembre 2013 – 42 Mois

Descriptif sur le site de l’ANR.