Alioune Diaw

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Maître de conférences, Université Cheikh Anta Diop, Dakar
Co-responsable du groupe Léopold Sédar Senghor ITEM (ENS-CNRS) / UCAD

Dans, le cadre du Programme Senghor, je suis chargé (avec Sébastien Heiniger de l’Université de Genève) de coordonner le séminaire de recherche (janvier 2023 – décembre 2024) au cours duquel les intervenants proposeront une relecture plurielle et contemporaine de Senghor, notamment à la lumière des archives, de préparer deux colloques sur l’œuvre senghorienne et de coordonner la publication d’ouvrages pour la vulgarisation des travaux.

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Professeur invité Translitterae en septembre et octobre 2023

Titre : "Poétique et visées de la représentation du non-humain dans la poésie éditée et les archives de Léopold Sédar Senghor. Une relecture aux prismes de l’écopoétique et de l’interculturalité"

Présentation : 

"La poésie senghorienne est d’une richesse et d’une complexité telles qu’elle offre une pluralité de lectures. Aujourd’hui, avec l’ouverture des archives de Verson et le projet de centralisation des inventaires des archives Senghor lancé par l’équipe Manuscrits Francophone de l’ ITEM(CNRS- ENS) en partenariat avec l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, un nouveau champ de relecture de l’œuvre du président-poète s’ouvre. Á cela s’ajoute le développement récent de nouvelles approches critiques mettant en relation la littérature et les questions environnementales, et qui autorise une lecture moderne de la poésie de Senghor. Ce projet de recherche se propose d’analyser, dans la poésie éditée de Senghor et ses archives, la poétique et les visées de la représentation du non-humain.

Nous nous proposons de faire cette relecture sous les prismes de l’écopoétique et de l’interculturalité. La thématique du non-humain, très présente chez Léopold Sédar Senghor, oriente l’approche vers une perspective écopoétique. Cette orientation constitue l’originalité du projet en ce sens qu’elle englobe et dépasse les études proposées jusque-là sur les textes de Senghor et qui insistent sur le fait que l’auteur place l’homme au centre de ses préoccupations. La démarche interculturelle se justifie par le fait que la pensée senghorienne, informée à la fois par la tradition africaine, la civilisation occidentale (héritière de la Grecque antique) et la religion catholique, célèbre toutes les cultures du monde. Dans notre réinterrogation des poèmes édités et des archives, nous nous intéresserons à la manière dont la pensée de Senghor livre une expérience d’un homme conscient, d’une part, des liens qui unissent tous les hommes par-delà les barrières de race, de culture, de civilisation, de religion, etc., et d’autre part, des liens unissant l’Homme à la nature, aux animaux, aux choses, etc. qui l’entourent, rendant le monde essentiellement signifiant dans une structure globale. Il s’agira d’envisager l’environnement non-humain « comme une présence et non comme un cadre, en suggérant que l’histoire humaine est imbriquée dans l’histoire naturelle » (Buell 1995), d’actualiser l’analyse de la place du végétal, de l’animal, du minéral, etc. dans l’œuvre de Senghor et de démontrer que, dans sa complexité, cette œuvre traduit l’inquiétude d’un rapport au monde en même temps que la tentative d’un homme, entièrement imprégné de la puissance de sa parole, de faire prendre conscience. La parole poétique, située au croisement de la réalité et du mystique, et qui intègre des notions liées à l’histoire, la géographie, à la religion, à l’écologie, etc., justifie la démarche transdisciplinaire que nous adoptons.

Le cycle de conférences que nous donnerons à l’ENS portera sur trois grands axes :
I. Poésie senghorienne, Écologie et Décolonialité (analyse des relations entre la parole poétique senghorienne et le royaume d’enfance ; de la poésie comme arme de persuasion par l’émotion ; de l’expression de la conscience environnementale chez Senghor, etc.)
II. L’importance des archives dans la relecture de la présence du non humain dans les écrits de Senghor (Quelles nouvelles perspectives ouvrent-elles ? Comment permettent-elles de comprendre la genèse de la pensée écologique ? etc.) ;
III. La dimension interculturelle de la représentation du non humain (Coprésence des différentes cultures qui nourrissent la pensée de Senghor ; enjeux et la pertinence de cette démarche, etc.)
Ces axes et d’autres pourraient aussi être développés dans le cadre de séminaires et/ou d’échanges avec des étudiants d’autres établissements parisiens.

Sur le plan des résultats attendus, ce projet revêt une double importance. D’une part, certains aspects feront l’objet d’une publication dans le cadre de l’édition critique de l’œuvre de Senghor envisagée par le Programme de recherche international Léopold Sédar Senghor ITEM (CNRS-ENS) / UCAD. D’autre part, je suis en train de rédiger une deuxième thèse sur l’Œuvre de Senghor, dont le titre provisoire est « "L'esthétique de la nature dans l'Œuvre de Léopold Sédar Senghor : entre réalisme, imaginaire et conscience écologique". Ces interventions enrichiront grandement ce travail et faciliteront son achèvement."

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