Verónica Galindez-Jorge, Feux d’artifice : Flaubert et l’écriture.

Verónica GALÍNDEZ-JORGE

Enseignante-chercheur en Littérature Française à l’Université de São Paulo, Brésil, depuis 2004. Dirige le GELLE (Groupe d’Etudes Littérature, Folie, Ecriture), membre du Laboratoire du Manuscrit Littéraire et du NAPCG (Centre d’Appui à la recherche en Critique Génétique). Co-éditrice de Manuscrítica, revue de critique génétique et Coordinatrice de la chaire d’études linguisitques, littéraires et de traduction en langue française 2009-2011.
Email : vegarj@usp.br

Feux d’artifice : Flaubert et l’écriture.
Éd. Ateliê.Cotia, Brésil : 2009
Cet ouvrage s’inscrit dans le cadre d’un questionnement adressé à la critique génétique. Cette dernière approche prend pour objet la création littéraire en s’efforçant de se distancer de la critique traditionnelle dont le point de départ est essentiellement stylistique.
Certes, cet ouvrage ouvre les manuscrits de Flaubert, mais il ne s’oblige pas à les ouvrir tous et la lecture qui en est faite garde la liberté d’une errance à la fois subjective et motivée.
Une fois le contexte multiple et convenu de la recherche flaubertienne établi, le parcours suivi par cette étude s’appuie sur l’observation de la répétition d’un détail : l’hallucination déclenchée par l’expression tout à coup, non pas pour y chercher sa chronologie de construction, mais plutôt pour comprendre dans quelle mesure il y a, chez Flaubert, une espèce d’agencement discursif mettant en scène à la fois le discours scientifique de l’époque et la forme littéraire telle qu’elle est reçue par le lecteur de Flaubert.
On y suit au plus près, y compris par des retours en arrière, le processus de création de certains passages, tout en comprenant les conditions d’énonciation discursives de ces même passage, grâce à une lecture foucaldienne. Se dresse ainsi une sorte de spirale qui part de l’observation de l’hallucination telle qu’elle s’inscrit dans l’œuvre flaubertienne – à l’origine même de son inscription dans les manuscrits, pour ensuite y revenir à la lumière des discours psychologiques et psychiatriques construits de l’époque.
Plans, brouillons, scénarios se voient ainsi pris dans une problématique qui compte avec la bibliothèque de Flaubert, sa correspondance et les discours contemporains qui environnaient l’auteur. On peux ainsi cerner des « espaces scripturaux » où les pratiques d’écriture et de lecture débouchent sur la construction de relations discursives plutôt que sur la construction chronologique et suivie d’une oeuvre spécifique. Il s’est agi finalement de montrer qu’il est possible de lire les manuscrits d’écrivain plus comme des tensions discursives qu’exclusivement comme des traces d’un parcours finalisable et finalisé.
Certes, il s’agit d’une réflexion sur les spécificités flaubertiennes, mais aussi, possiblement, d’une autre proposition de lecture des manuscrits littéraires.


Table de matières :

Préface par Claudia Amigo Pino
Introduction

1.AUTOUR DU PROBLEME
Hallucination et écriture
Flaubert et l’écriture
Bibliothèque et répétition
De la partie à la partie sans revenir au tout ?
Dialogues
Et que dit la Critique Génétique sur ces manuscrits ?
Questions autour de la lecture des manuscrits
Le piège tendu par les manuscrits
Une quête au-delà d’un (r)établissement de la chronologie de l’écriture

2.L’EXPLOSION DES FEUX
Le cheval du sauvage de Croisset
Les espaces scripturaux
Autour de Madame Bovary
Comme les mille pièces d’un jeu d’écriture
L’hallucination dans les plans et scénarios de Madame Bovary
La scène
Entre les scénarios et le travail de la forme
La pioche
Meubler la pensée

3.L’IMAGE DE L’EXPLOSION
L’écriture d’après Flaubert
Le détail
(D)E(sé)criture de l’écriture
La répétition du détail et les premiers déplacements théoriques
L’hallucination et les réflexions psychologiques au XIXe siècle
Hallucination, image et description

CONCLUSIONS
BIBLIOGRAPHIE