Séminaire général de critique génétique / 2019-2020

10/03/2020, Salle Dussane, Ecole normale supérieure, 45 rue d’Ulm, 75005 Paris, 17h-19h

En juin 1983, au cours du premier colloque consacré à Raymond Roussel, Michel Décaudin repérait chez l’auteur d’Impressions d’Afrique : « une même interrogation sur la prose et la poésie. » C’était signaler un aspect capital de cette œuvre que la découverte en 1989 de milliers de pages manuscrites allait non seulement vérifier mais plus encore permettre la mise au jour d’une extraordinaire « creative method » qui, à certains égards, complétait la révélation de Comment j’ai écrit certains de mes livres. En farouche partisan de Banville pour qui la rime est toute la poésie, Raymond Roussel n’aura de cesse d’élaborer son œuvre, en vers ou en prose, à partir de cette dimension cardinale. S’il participe objectivement aux polémiques esthétiques de son temps, sur la question du vers libre en particulier, il échafaude une œuvre qui s’installe résolument dans la modernité, tentant d’abolir la frontière entre vers et prose. Cette communication cherchera à montrer à partir des manuscrits retrouvés par quelle « mécanique compliquée » Raymond Roussel rédigea certains de ses poèmes.

Professeur émérite à l’université Rennes 2, Pierre Bazantay travaille depuis plusieurs décennies sur l’œuvre de Raymond Roussel dont il a édité Les Noces (Pauvert, 1998). Il vient de publier aux Presses Universitaires de Rennes, L’Etrange Usine, une étude sur les manuscrits de ‘Nouvelles Impressions d’Afrique’.