« Baudelaire et son cénacle II » / 2020-2021

01/03/2021

Les carrières poétiques de Vigny et de Baudelaire se croisent et s’entrecroisent. L’auteur des Poèmes antiques et modernes appartient résolument à la première génération des poètes romantiques dont Baudelaire s’est nourri mais contre laquelle il construit aussi sa propre esthétique. Si les deux hommes sont contemporains, l’œuvre poétique de Vigny parvient à maturité lorsque celle de Baudelaire est en pleine genèse créative. S’opère comme un passage de relais chronologique mais aussi esthétique. Vigny apparaît bien aux yeux de Baudelaire comme une figure se situant dans l’entre-deux, auteur d’une poésie inspirée qui parvient néanmoins à extraire du monde environnant l’étendue de sa richesse et de sa diversité. C’est au regard stoïque auquel Vigny parvient dans son cheminement que Baudelaire doit beaucoup. Mais les affinités entre les deux empruntent également des voies plus sourdes qu’il conviendra d’explorer.

 

Matthieu Vernet est maître de conférences à Sorbonne Université. En 2013, il a soutenu à l’université Paris-Sorbonne une thèse intitulée « Mémoire et oubli de Baudelaire dans l’œuvre de Proust ». Ses recherches portent sur la mémoire des œuvres et des textes, l’acte de lecture, l’étude des rapports entre romanesque et poétique. Sensible aux questions de théorie et d’histoire littéraires, Matthieu Vernet cherche à proposer une définition dynamique de l’intertextualité en croisant des microlectures, s’attachant à des phénomènes intertextuels précis, à des études de réception et aux phénomènes de mémoire. Membre de l’équipe Fabula à l’École normale supérieure, M. Vernet dirige depuis 2008 la revue des parutions Acta fabula. Il a co-édité avec A. Compagnon et K. Yoshikawa Swann le centenaire (Hermann, 2013), actes du colloque de Cerisy-la-Salle organisé en 2012. Il prépare, en collaboration, l’édition du Cahier 7 des brouillons d’À la recherche du temps perdu pour la collection des « Cahiers 1 à 75 de la BnF » (BnF-Brepols).