04/05/2017

Études littéraires. Féconde génétique

L’Œuvre comme processus, sous la direction de Pierre-Marc de Biasi et Anne Herschberg Pierrot, CNRS Editions, 604 p., 32 €.

Le succès des expositions consacrées aux manuscrits, depuis « Brouillons d’écrivains » jusqu’à « Pascal, le cœur et la raison » (BNF, 2001 et 2016), montre à quel point la génétique a transformé notre conception des œuvres. Cette méthode, vouée à l’étude des étapes d’un processus de création, fut longtemps sommée de prouver sa valeur. Ces actes d’un colloque de 2010 à Cerisy témoignent que la génétique est devenue incontournable, bien au-delà des classiques sur lesquels elle a construit sa légitimité (Flaubert, Proust, Valéry…) : ses développements les plus féconds la portent aujourd’hui du côté de la francophonie, vers les arts visuels (peinture, photographie et cinéma) ou même du côté des sciences. L’arrivée des ordinateurs pouvait laisser craindre sa disparition, avec celle des manuscrits. Mais la convergence de bien des activités, intellectuelles ou artistiques, sur un même support numérique, jointe à l’enregistrement automatique de toute trace dans le disque dur des ordinateurs montre que, à l’inverse, la génétique connaîtra de beaux jours. J.-L. J.

http://www.lemonde.fr/livres/article/2017/05/04/livres-en-bref_5122041_3260.html