Séminaire international Léopold Sédar Senghor

16/05/2024, 15h GMT (17h Paris) à 17h. Lien de connexion à distance disponible sur demande.

Travail à la bibliothèque, 1954. Photo (recadrée), G. Labitte

Lien de connexion à distance disponible sur demande, à l’adresse suivante : senghor.item.ucad(a)gmail.com

Laura Gauthier Blasi (Universidad Europea de Madrid), « Senghor, l’indigénisme haïtien et le négrisme cubain ; influences, inspirations, unions et désunions ».

L’indigénisme haïtien et le négrisme cubain sont des mouvements « singularisés » nés de la prise de conscience politique et culturelle qui a concerné le vaste continent américain dès le début du XX siècle, lorsque les élites ont exploré les chemins de l’émancipation identitaire et ouvert la réflexion sur l’affirmation d’un soi collectif et national. Si, pour Nicolás Guillén, le projet se construit autour du concept du « métissage » (concept plutôt stable de la pensée identitaire cubaine qui sera nuancé selon les auteurs), Jean Price-Mars conçoit ce retour sur soi collectif en explorant le lieu : son passé, ses origines et son africanité.
Nous nous intéresserons d’abord aux particularités des approches de Jean-Price Mars et de Nicolás Guillén, pour explorer ensuite le rapport que Senghor entretient avec ces deux mouvements particuliers.
Laura Gauthier Blasi est enseignante et chercheuse à l’Universidad Europea de Madrid. Après avoir défendu sa thèse doctorale, en 2017, sur les cosmovisions et imaginaires du chaos dans l’œuvre littéraire de Gary Victor, elle travaille sur la littérature haïtienne et hispano-caribéenne. Elle fait aussi partie du groupe de recherche sur René Maran, depuis le mois d’octobre 2020, dans l’équipe « manuscrits francophones » de l’ITEM.

Estefanía Bournot (ÖAW, Austrian Academy of Sciences), « Négritude et Amérique Latine : La diplomatie culturelle de Senghor et la construction d’une communauté afro-latine ».

Cette présentation examine l’importance du colloque « Négritude et Amérique Latine », tenu à Dakar en 1974 sous les auspices de Léopold Sédar Senghor et organisé par le directeur du Centre d’études ibéro-américaines, René Durand. Dans le contexte de la tension politique de la guerre froide et de la politisation mondiale des luttes raciales, la conférence cherchait à mettre en valeur l’héritage culturel du monde noir en Amérique latine comme base pour articuler une série d’alliances politiques qui transformeraient les circuits transatlantiques marqués par l’histoire infâme de l’esclavage en un nouveau réseau de solidarité de nations indépendantes. Mon argument est que le symposium au Sénégal a non seulement ouvert un canal pour le dialogue transatlantique entre les intellectuels et les artistes, mais a également servi de détonateur pour de nouvelles politiques culturelles hémisphériques et transatlantiques basées sur la notion d’une latinité renouvelée à travers le prisme de la négritude.