Séminaire :
« Baudelaire est des nôtres » / 2024-2025
13/06/2025, ENS, 46 rue d’Ulm, 75005 Paris – Salle Favard (16h-18h)
Parmi les « po
ints d’échange » de Baudelaire avec ses contemporains, Musset est à la fois un cas à part et un cas d’école : victime de sévères critiques de la part du poète des Fleurs du mal, celui des Contes d’Espagne et d’Italie semble pourtant l’avoir influencé, quoique de manière non revendiquée, dans la construction de son œuvre comme de son identité d’auteur.
Pour comprendre cette contradiction, il faut analyser la lecture que Baudelaire a faite de Musset, lecture qui a longtemps contribué à dissocier les deux poètes dans l’histoire littéraire comme dans la critique universitaire. En effet, les anathèmes de Baudelaire contre Musset révèlent non seulement comment le poète romantique est perçu par son cadet, mais aussi comment la médiatisation de la légende mussétienne sert de contre-modèle à l’identité auctoriale baudelairienne – pour que celle-ci devienne légende à son tour.
Dans le cadre de ce séminaire qui s’intéresse au rapport que Baudelaire entretient avec ses contemporains ainsi qu’à l’influence qu’il continue d’exercer aujourd’hui sur notre lecture du XIXe siècle, cette séance vous invite à enquêter sur les origines baudelairiennes d’un « anti-mussetisme ».
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Docteure en littérature française et agrégée de lettres modernes, Laëtitia Bertrand est chercheuse associée à l’IHRIM (ENS de Lyon). Ses recherches portent sur Baudelaire, Musset, et plus largement sur les enjeux poétiques et sociolittéraires du romantisme et de la modernité au XIXe siècle. Dernières publications :
– « “Je t’aime, ô capitale infâme !” : du fantastique au lyrisme, construction d’un terroir parisien dans la poésie baudelairienne », dans La littérature fantastique et son terroir : relations et évolutions en francophonie (XIXe-XXIe siècles), Manuela Mohr et Typhaine Sacchi (dir.), Classiques Garnier, Paris, à paraître courant 2025.
– « La “curiosité bizarre” de Baudelaire et Musset : explorations, interrogations et subversions », dans Quêtes littéraires [En ligne], Barbara Bohac, Aurélia Cervoni et Andrea Schellino (dir.), à paraître courant 2025.
– « La “vieille Italie” entre âge d’or et décadence : l’art en péril dans André del Sarto (1833), Lorenzaccio (1834) et Le Fils du Titien (1838) de Musset », dans Fabula / Les colloques [En ligne], Amandine Lebarbier (dir.), rubrique « Les chefs-d’œuvre inconnus au XIXe siècle », 2021.
– « Les “monstres grinçants” du Moi : le dédoublement chez Musset et Baudelaire », dans Littérature monstre : Une tératologie de l’art et du social (1848-1914), D. Plassard, C. Saminadayar-Perrin, Y. Kor (dir.), Liège, Presses Universitaires de Liège, 2020.