Séminaire Multilinguisme, Traduction, Création / 2022-2023

31/01/2023, ENS, 29 rue d’Ulm, Salle Assia Djebar, 16h – 18h

 

En dépit des avancées indiscutables qu’a réalisées la sociologie de la traduction en un peu plus de vingt ans pour la traductologie littéraire, certaines questions subsistent quant aux unités d’analyse à adopter pour arriver à des constatations empiriquement valides. Elles concernent : (1) les langues ou littératures nationales, (2) l’ampleur du corpus et (3) les langues cibles ou sources. C’est en prenant en compte un léger ajustement catégoriel pour ce qui est de ces trois axes de recherche que je me suis intéressée aux romans francophones africains traduits en néerlandais. Ce corpus, limité mais cohérent, permet en effet de réévaluer certains principes des études socio-traductologiques.

Dans un premier temps, je brosserai le tableau complet des traductions néerlandaises des romans francophones africains, en les situant ensuite dans le cadre plus large des flux de traduction de ce corpus, pour effectuer, enfin, un cadrage plus serré qui permet d’y situer le rôle d’un acteur de la traduction imprévu, mais qui s’est avéré essentiel : Oxfam Novib. Cette ONG d’aide au développement a soutenu matériellement la publication d’un nombre considérable de traductions, et ses archives contiennent des documents précieux si l’on veut étudier plus en détail l’activité des éditeurs, relecteurs et traducteurs qui ont permis la circulation de la littérature francophone africaine dans le domaine culturel néerlandophone.

Katrien Lievois est chargée de cours dans le Département des Traducteurs et Interprètes de la UAntwerpen (Université d’Anvers, Belgique). Elle y enseigne des cours de langue et de civilisation françaises et de traductologie littéraire. Ses travaux portent essentiellement sur la circulation, la médiation et la réception de la littérature francophone (belge, subsaharienne et maghrébine) et sur la traduction de l’ironie et de l’intertextualité. Page personnelle ici.