Séminaire et activités de l'équipe Multilinguisme, Traduction, Création /2023-2024

24/11/2023, CNRS, 59 rue Pouchet, 75017. Salle 124

Ludmila Savitzky (1881-1957), écrivaine et traductrice française d’origine russe, critique littéraire et femme de théâtre, reste encore peu connue en tant que médiatrice  cosmopolite entre trois modernismes, le russe, l’anglais et le français. Son parcours personnel et professionnel est étroitement lié aux biographies et à l’activité créatrice de plusieurs écrivains modernistes : André Gide, Guillaume Apollinaire, Ezra Pound, James Joyce, Valéri Brioussv, Konstantin Balmont ….

L’essentiel des archives de Savitzky a été déposé en 2008 à l’IMEC. Elles contiennent la correspondance, les journaux intimes, les contrats d’édition et les brouillons ou dactylogrammes des traductions de l’anglais vers le français et du russe vers le français.

Trois problématiques seront étudiées prochainement et les premiers résultats proposés à votre attention lors de ce séminaire :

1.  Traduire au féminin. Qu’est-ce que les archives peuvent nous dire de cette traductrice cosmopolite qui a consenti des sacrifices majeurs, surtout au plan familial, au service de son œuvre de traductrice ?

2. Traduire du russe. Entre 1920 et 1957, Savitzky aura traduit du russe une vingtaine d’auteurs dont Maxime Gorki, Constantin Balmont, Boris Zaïtzev, Ilya Ilf /Eugène Petrov, Léonid Léonov…. Si notre collègue Patrick Hersant s’est déjà donné la tâche d’examiner les archives des traductions de l’anglais vers le français, beaucoup reste encore à dire sur ces archives de la traduction du russe vers le français.

3. Changement codique.  Il s’agit d’observer, dans les sources étudiées, l’attribution des langues (russe natale, français et anglais), selon le registre d’écriture et les circonstances d’usage. En particulier, quels sont les rôles attribués aux différentes langues dans son activité épistolaire et diariste ? Pratique-t-elle un code-switching ? Si oui, dans quelles circonstances ?

***

Membre de l’équipe Multilinguisme, traduction, création, Julia Holter est enseignante d’anglais à l’Université catholique de l’Ouest à Angers. Elle a traduit les poètes russes Anna Glazova et Vladimir Aristov. Elle vient de publier, dans le dernier numéro de la revue Textual Cultures, un article intitulé « Pourquoi le changement codique a une force créatrice (L’exemple des plans littéraires bilingues d’Alexandre Pouchkine) ».