Séminaire général de critique génétique / 2024-2025

10/12/2024, ENS, 29 rue d’Ulm, 75005 Paris – Salle Émile Borel (U203), (17h-19h00)

Le numéro 58 de Genesis s’intéresse à la genèse des formes poétiques. En se glissant dans le « laboratoire » où les poètes élaborent leurs vers, en observant sur pièces leurs tâtonnements autour de la forme à trouver, on touche à des enjeux fondamentaux de l’écriture poétique, que chaque poète envisage à sa manière singulière. La forme vient-elle après le contenu, qu’elle habille ? Est-elle au contraire un moule qui préexiste à ce qui le remplit ? Ou alors forme et contenu sont-ils élaborés d’un même mouvement ? C’est ce que les manuscrits préparatoires des poètes permettent, entre autres, d’entrevoir.

Quatre des contributeurs de ce volume viendront en présenter quelques facettes : outre Christophe Imperiali, qui proposera un survol (avec quelques plongées) du volume dont il a assuré la coordination, Michel Collot, Valentine Auvinet et Christophe Barnabé seront également présents. Ces derniers évoqueront les lignes de force de leurs essais, consacrés respectivement à Charles Reznikoff et Jacques Dupin, tandis que Michel Collot reviendra sur le dialogue que mènent en lui le poéticien et le poète.

Christophe Imperiali est professeur de littérature française à l’université de Neuchâtel. Il a publié deux livres relatifs au mythe de Perceval dans la littérature (Perceval en question. Éloge de la curiosité et En quête de Perceval. Étude sur un mythe littéraire). Ses domaines de recherche portent en outre sur les liens entre littérature et musique, notamment autour de Richard Wagner, mais aussi sur le mode de saisie de la durée dans les formes poétiques, tout particulièrement autour de l’émergence du vers libre.

Valentine Auvinet est doctorante et chargée de cours à l’université Paris Cité (CERILAC) sous la direction de Catherine Coquio. Elle prépare une thèse de littérature comparée portant sur les expressions poétiques et politiques de l’histoire juive dans l’œuvre de Chantal Akerman et Charles Reznikoff. Ses recherches s’inscrivent dans une démarche interdisciplinaire et intermédiatique, à la croisée des sciences humaines, de la littérature et du cinéma.

Christophe Barnabé est Lecturer en langue et littérature françaises à New College et Merton College, à l’université d’Oxford. Ses travaux portent essentiellement sur la poésie moderne et contemporaine. Il a soutenu en 2020, à l’université de Berne, une thèse en littérature comparée intitulée Survivance du charme. Le poème et l’idée de guérison, portant sur Philippe Jaccottet, Antonio Gamoneda, Ted Hughes et Paul Celan. Outre ses recherches en humanités médicales, il s’intéresse également aux rapports entre peinture et poésie, et a participé, à ce titre, au catalogue de l’exposition Jean Fautrier : matière et lumière (2018). Il a aussi publié des traductions et des articles consacrés à la poésie nord-américaine (Mark Strand, Anne Carson) et latino-américaine (Pablo Montoya, Arnaldo Calveyra) dans les revues Europe, Critique et PLS. Plus récemment, son intérêt pour la génétique l’a mené à étudier les carnets d’Esther Tellermann pour un numéro spécial de L’Étrangère.

Michel Collot est professeur émérite de littérature française à l’université Sorbonne Nouvelle. Spécialiste de la poésie française moderne et contemporaine, il lui a consacré de nombreux essais, dont Le Chant du monde dans la poésie française contemporaine (Corti, 2019) et André du Bouchet : une écriture en marche (L’Atelier contemporain, 2021). Il a publié plusieurs recueils de poèmes, parmi lesquels Le Parti pris des lieux (La Lettre volée, 2018) et Épitaphes Épiphanies (Tarabuste, 2022). L’Académie française lui a décerné en 2019 un Grand Prix pour l’ensemble de son œuvre critique et poétique.