Séminaire Autobiographie et Correspondances / 2022-2023

16/03/2023, ENS, Salle U219 - 17h-19h

Geneviève Haroche-Bouzinac « Yvonne Jean-Haffen – Mathurin Méheut
Un couple d’artistes, entre autobiographie et correspondance »

Cette communication présentera les destins croisés d’Yvonne Jean-Haffen et Mathurin Méheut à travers des documents d’archives : lettres, fragments autobiographiques, témoignages.
Peintres, céramistes, décorateurs, les deux artistes ont accompagné la naissance des « Arts et

traditions populaires ». Lors de leurs fréquentes séparations, Y. Jean-Haffen et Mathurin Méheut
ont échangé de nombreuses lettres et cartes postales. Les lettres d’Yvonne ont été détruites mais elle a recueilli celles de Mathurin, qui sont conservées aujourd’hui en archives. Elle a inventorié le fonds d’atelier de Méheut et a créé un musée à sa mémoire dans la ville de Lamballe. Elle a pris la plume pour rédiger une autobiographie où elle reproduit de nombreux extraits de lettres disparues. La maison d’Yvonne à Dinan, la « Grande Vigne », est devenue une maison-musée où est conservé son fonds d’atelier.

Bibliographie

Correspondance publiée

Lettres de Mathurin Méheut à Yvonne Jean-Haffen, Denise Delouche éd.,  Ouest France, 2018.

Ouvrages et articles concernant Yvonne Jean-Haffen

Delouche, Denise, de Stoop, Anne, Yvonne Jean-Haffen, Palantines, 2012.
Haroche-Bouzinac, Geneviève, « Yvonne Jean-Haffen et Mathurin Méheut, un couple d’artistes en correspondance », dans Trajets épistolaires,  Mélanges offerts à Brigitte Diaz, Julie Anselmini, Françoise Simonet-Tenant éds. PURH, p.123-135 .
Poirion, Claire, « Yvonne Jean-Haffen et Mathurin Méheut sur l’Île de France », dans L’Art déco, un  art de vivre : le paquebot Île de France, Boulogne-Billancourt, In Fine, 2019, p. 90-92.

Ouvrages et articles concernant Mathurin Méheut

Judde, Patrick, Mathurin Méheut, richesse et diversité, Ouest France, 1997.
Boennec, Solenn, Denise Delouche, Mahieux Céline, Mathurin Méheut, brodeur d’images, Musée Mathurin  Méheut, Locus Solus, 2016.
Duroc, Jacqueline, Pichard Gilles, En forêt, Mathurin Méheut et des regards contemporains, Musée Mathurin  Méheut, Locus Solus, 2019.
Delouche, Denise, Mathurin Méheut et la Cornouailles, Rennes, Palatines, 2008.
Delouche, Denise, de Stoop, Anne, Frédéric Bonnor Mathurin Méheut, Arpenteur de la bretagne, (un article de Frédéric Bonnor sur YJH) Faton, 2022.

Quelques publications de la “Grande Vigne” dirigées par Frédéric Bonnor.

 Mathurin Méheut à Yvonne Jean-Haffen, une œuvre à quatre mains Ville de Dinan, 2018. 
« Je vous le dessine par la Poste », Lettres de Mathurin Méheut à Yvonne Jean-Haffen, Ville de Dinan, 2019.
Paysages de Bretagne , Ville de Dinan,  2020.

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Sarah Gruszka, « La pratique diariste en temps de siège (Leningrad, 1941-1944) »

Durant deux ans et demi, les Allemands assiégèrent Leningrad, soumettant les habitants – pour la plupart des civils – à des bombardements souvent quotidiens et à des pénuries extrêmes. La mortalité fut telle qu’il s’agit d’un des épisodes les plus meurtriers de toute l’histoire de la Seconde Guerre mondiale. C’est dans cet environnement hostile que des centaines de journaux personnels ont été tenus, mis au jour au gré de nos recherches. Que signifie l’écriture de soi dans des conditions de famine, d’enfermement, de lutte quotidienne pour la survie ? Quelles fonctions revêt-elle pour ses auteurs ? Dans quelle mesure les conditions d’existence modèlent l’écriture ? À quels défis les Léningradois épuisés sont-ils confrontés, aussi bien sur le plan matériel qu’idéologique et langagier ? Nous tenterons de répondre à ces questions en replaçant la pratique diariste des assiégés dans son historicité.

Bio-bibliographie

Docteure en Études slaves depuis 2019, diplômée de Sorbonne Université, de Paris I Panthéon-Sorbonne et de l’Institut National des Langues Orientales de Paris, Sarah Gruszka s’intéresse principalement aux subjectivités soviétiques, en particulier à l’époque stalinienne et pendant la Seconde Guerre mondiale. Dans la lignée des études historiennes des formes scripturaires du passé, ses recherches s’appliquent à interroger, dans une perspective pluridisciplinaire, la pratique diariste en temps de crise. En 2019, elle a soutenu une thèse de doctorat intitulée « Voix du pouvoir, voix de l’intime. Les journaux personnels du siège de Leningrad (1941-1944) » qui a obtenu le Prix solennel de la Chancellerie des Universités de Paris. Elle a notamment coordonné un numéro spécial de la Revue des études slaves, « Ego-documents en Russie du Moyen Âge à nos jours » en 2021 et préfacé la publication inédite du journal personnel d’un adolescent dans Leningrad assiégé par les nazis entre 1941 et 1944. Sarah Gruszka co-dirige également un projet de recherche sur les journaux personnels de la Shoah (avec Marie Moutier-Bitan). Elle est membre associée du CERCEC (Centre d’études des mondes russe, caucasien et centre européen, UMR CNRS / EHESS) et d’EUR’ORBEM (CNRS / Sorbonne Université, « Cultures et sociétés d’Europe orientale, balkanique et médiane », UMR 8224).