Séminaire "Décrire la création" / 2022-2023

11/05/2023, ENS, 45 rue d’Ulm, salle des ACTES - 14h30 à 18h00

Gérald Collot, Contrepoint – Séduction de l’hiver, détail (février 2006). Collection privée. Photographie @Andrey Stoychev

Raphaël Mariani, attaché de conservation du patrimoine, directeur par intérim du Musée Unterlinden, Colmar
Gérald Collot : un conservateur-artiste au musée de Metz (1957-1986)

Gérald Collot a été l’un des conservateurs français les plus talentueux de sa génération. Proche des artistes de la Nouvelle École de Paris, peintre lui-même, il a mené pendant trente années une politique d’acquisition exigeante à l’origine de la collection d’art moderne du musée de Metz. Les expositions rétrospectives d’artistes contemporains ont été l’instrument indispensable de cette ambition muséale. C’est dans les limites de l’exposition monographique, cet exercice codifié soumis aux contraintes de toutes sortes, que l’individualité du conservateur a trouvé un lieu d’expression privilégié. Le talent du muséographe a investi l’espace d’exposition en mettant en relation les abstractions visuelles et musicales dans la quête d’une rencontre sensible entre l’œuvre et le visiteur.

Jean-Pierre Collot, pianiste, Munich
Analyse de la spatialité dans l’œuvre d’art : espaces intérieur et extérieur en musique et dans les arts plastiques

La musique a toujours joué un rôle prédominant dans l’activité artistique du peintre Gérald Collot, comme l’attestent toute une série d‘hommages à des compositeurs (Allegri, Vittoria, Schütz, Palestrina, Schubert, Berlioz, Richard Strauss, Stravinsky, Debussy, le Rachmaninov de la musique liturgique, Messiaen…), d’œuvres explorant certaines formes musicales (Répons et Psalmodies responsoriales, Antiphonies, Diaphonies, Contrepoints, Fugato, Stretto… ) et de partitions peintes (Berlioz, Weber). La série des Contrepoints est de loin la plus importante, comprenant près d’une centaine de pièces sur différents supports, en grande majorité des sculptures sur bois peint. Tenter d’en donner un équivalent musical – en un vertigineux retour aux origines qui ne peut être que la conquête d’un « ailleurs » – revient à interroger les liens multiples unissant musique et arts plastiques et à analyser à la fois la spatialité et la temporalité de l’œuvre d’art.