09/05/2011 - 10/05/2011, Naples

PRÉSENTATION
Le sujet du Colloque, qui a eu lieu à l’Université de Naples « L’Orientale » les 9 et 10 mai 2011, Proses fin-de-(XIXe) siècle, a sollicité les participants à s’interroger aussi bien sur l’esthétique et la poétique des genres en prose à la fin du XIXe siècle que sur la personnalité intellectuelle et littéraire de plusieurs écrivains de cette époque.
Au cours de ce Colloque, beaucoup d’interventions ont adopté des points de vue pluridisciplinaires et comparatifs, afin de prouver la meilleure évaluation des questions sensibles. Colette Becker, en analysant Le Déchet de Zola, montre comment la perversion sexuelle touche à la vie sociale elle-même. L’attention sur la Décadence morale et sociale chez Zola est traitée aussi par Jacques Noiray, qui souligne, d’un point de vue esthétique, la différence entre la déchéance et la dégénérescence. Par contre, Mauro Carlangelo examine la perversion morale et psychologique de Gabriele D’Annunzio par l’analyse du roman L’Innocente.
Jean-Sébastien Macke nous présente les liens entre Emile Zola et la musique, en s’intéressant tout particulièrement à la personnalité du compositeur Alfred Bruneau, qui écrivit, en collaboration avec le célèbre écrivain, l’une des pages les plus étonnantes de l’opéra français de la fin du XIXe siècle. En s’appuyant sur l’expression de Nietzsche, qui définit dans La Naissance de la tragédie l’homme comme « une incarnation de la dissonance », Sophie Guermès analyse les problèmes de la représentation du personnage romanesque à la fin du XIXe siècle. La définition du « roman de moeurs » et du « roman à thèse », en soulignant les points de rencontre entre les deux genres romanesques et le développement axiologique de ces formes littéraires, est donnée par Gabrielle Melison par l’analyse des oeuvres de Zola, de Daudet et de Bourget et des procédés discursifs et structurels qui distinguent le roman de moeurs du roman à thèse. Paul Bourget, en tant que romancier de la vie mondaine, est le sujet traité par Joëlle Bonnin-Ponnier, qui met en relief les éléments caractéristiques de Bourget et de Balzac, en nous invitant à suivre une recherche parallèle entre les deux écrivains, pour faire ressortir combien le génie de Bourget doit à l’expérience de son prédécesseur. En comparant Soutien de famille d’Alphonse Daudet et Le Disciple de Bourget Anne-Simone Dufief analyse les mutations du roman autour de 1890 et le rôle du romancier investi de responsabilités morales et sociales, mais elle veut démontrer surtout comment Daudet, sans renier une méthode de travail, une poétique « rodée », peut s’inscrire dans le renouvellement des formes romanesques. En soulignant l’importance du rôle de la mémoire dans le récit d’enfance, Maria Cerullo montre comment l’écriture romanesque autobiographique offre la double richesse de l’expérience vécue et de la création littéraire chez Daudet et comment son originalité se situe au confluent exact de la vie et de l’art. Le regard est porté aussi sur les adaptations théâtrales des récits réalistes-naturalistes. Noëlle Benhamou, par exemple, analyse le rapport entre le Grand-Guignol et l’oeuvre de Maupassant, en montrant la difficulté de localiser les adaptations théâtrales des récits de Maupassant. À son tour, Mario Petrone examine les personnages de prostituées dévotes par rapport à ceux de prostituées patriotiques et à celui de la prostituée sépulcrale dans les Contes de Maupassant. La revendication d’une filiation exclusivement littéraire et les dérivés de l’écriture artiste chez Poictevin ont été bien illustrés par Pierre Dufief, qui, à travers l’analyse de questions débattues par la critique de la maladie du langage, souligne comment Poictevin met en fiction dans ses oeuvres cette pathologie de l’écriture et de la parole. Et encore l’étude diachronique des romans de Poictevin et de sa production romanesque, jugée outrancière par la plupart de ses contemporains, est clairement traité par Federica d’Ascenzo. Une intéressante analyse des transformations de l’image des marais au cours du XIXe siècle, qui concerne aussi bien le monde des sciences que celui des arts et des lettres, nous est donnée par Silvia Disegni. Dans son analyse de l’oeuvre proustienne, qui va de Jean Santeuil à La Recherche, Mike Wetherill met très bien en lumière l’évolution de l’oeuvre de Proust , qui marque le passage d’un discours fin-de-siècle à un discours moderne, en soulignant le processus de réécriture et de recyclage, présent au coeur du projet proustien. Lola Stibler examine l’utilisation d’un monologue intérieur continu dans la prose expérimentale d’Edouard Dujardin et étudie comment la prose de Dujardin tente de « défictionnaliser » le romanesque. Une réflexion lexicologique sur les références littéraires chez Chidyaq et Rabelais est donnée par Jalel el Gharbi, qui nous fait connaître la passion de Chidyaq, dès son jeune âge, pour la langue arabe et en particulier pour ses mots les moins usités. Par une subtile analyse socio-historique Lea Caminiti propose le thème de l’histoire et de la fiction dans La Camorra d’Hugues Rebell. L’art fantastique de Jean Lorrain et de son originalité sont mis en lumière par Marilena Genovese. Yannick Preumont analyse les problèmes linguistiques de la traduction fin-de-siècle, en soulignant la difficulté de l’activité du traducteur, en particulier de celle de la description de la fin de certains personnages de bourgeois, qui a souffert, dans cette période, de l’exigence d’une traduction ethnocentrique et hypertextualisante. Une étude sur la question de la conversation fin-de-siècle et sur ce qui reste de sa grandeur, c’et-à-dire quand elle cesse d’être un art pour devenir une technique, est proposée par Luigi Zammartino.

LUNDI  9 MAI – Palazzo  DU  MESNIL – Salle des Conférences

 9h30 Ouverture par

Lida VIGANONI, Rettore dell’Università degli Studi di Napoli  L’Orientale

Amneris ROSELLI , Preside della Facoltà di Lettere e Filosofia

Augusto GUARINO, Preside della Facoltà di Lingue Straniere

Agostino CILARDO, Preside della Facoltà di Studi Arabo-Islamici e del Mediterraneo

Elena CANDELA, Direttore del Dipartimento di Studi Comparati

Salvatore LUONGO, Direttore del Dipartimento di Studi Letterari e Linguistici dell’Europa

Riccardo MAISANO, Direttore del Dipartimento di Studi dell’Europa Orientale

Président de séance: Augusto Guarino (Naples)

10h00 C. Becker (Paris ): “Perversions fin-de-siècle selon Zola: le déchet ».

10h20 J. Noiray (Paris ): “Fantasmes de décadence dans les Rougon-Macquart”.

Président de séance: Colette Becker (Paris)

10h40 S. Disegni (Naples): “Marais fin de siècle”

11h00  M.Wetherill (Manchester): « Réécritures fin de siècle »

11h20 Discussion

11h40 Pause

Président de séance: Mario Petrone (Naples)

12h00 M. Cerullo (Naples): “Le roman d’apprentissage: l’exemple du Petit Chose d’Alphonse Daudet”

12h20 N. Benhamou (Paris):Le théâtre du Grand-Guignol et les adaptations de récits réalistes-naturalistes (1897-1938). L’exemple de Maupassant”.

12,40 Discussion

Déjeuner

Institut Français de Naples “Grenoble” Salle Dumas

16h30 Ouverture par

Denis Barbet., Consul de France à Naples – Directeur de l’Institut Français de Naples

Fabrice Morio, Vice Directeur de l’Institut Français de Naples

Président de séance: Agostino Cilardo (Naples)

17h00  M. Petrone (Naples): “Les prostituées dévotee dans  La Maison Tellier, les prostituées patriotiques dans Boule de Suif et Mlle Fifi et  la prostituée sépulcrale dans Les Tombales

17h20 J. el Gharbi (Tunis): « Faris Chidyaq et la référence à Rabelais »

Président de séance: Jacques Noiray

17h40 J. Ponnier (Bordeaux):“Paul Bourget et d’autres romanciers mondains”

18h00 L. Stibler (Paris) : “La prose expérimentale dans Les Lauriers sont coupés d’Edouard Dujardin (1887).”

Président de séance: Giovanella Fusco Girard (Naples)

18h20 L. Caminiti (Naples): “Histoire et fiction dans la Camorra d’  Hugues Rebell »

18h40 L. Zammartino (Naples) : Dans la tératologie de la conversation fin-de-siècle. Que reste-t-il de sa grandeur?

19h00 Discussion

Pot de l’amitié

MARDI 10 Mai – Palazzo  DU  MESNIL – Salle des Conférences

9h30 Ouverture par

Arturo DE VIVO, Preside della Facoltà di Lettere e Filosofia dell’Università degli Studi di Napoli “Federico II”

Président de séance: Silvia Disegni (Naples)

10h00 A.-S. Dufief  (Angers): “A. Daudet: soutien de famille et la crise des valeurs

10h20 J.-S. Macke (Paris): “Les textes lyriques d’Émile Zola, un testament littéraire ? « 

10h40 Sophie Guermès (Paris): « La dissonance incarnée (problèmes de la représentation du personnage romanesque à la fin du XIXe)

11h00 Discussion

11h20 Pause

Président de séance: Gabriel-Aldo Bertozzi (Pescara)

11h40  P. Dufief (Brest): “Francis Poictevin: les dérivés de l’écriture artiste

12h00 F. D’Ascenzo (Pescara): “Francis Poictevin ou les outrances de la prose fin-de-siècle”

12h20 Y. Preumont (Cosenza): « Traduire la fin des bourgeois »

 12,40 Discussion

Déjeuner

Président de séance: Rosalba Guerini (Naples)

16h00 M. Carlangelo (Naples): “L’Innocente di Gabriele d’Annunzio

16h20 M. Genovese, (Roma)  “Jean Lorrain et le fantastique fin-de-siècle”