Séminaire Autobiographie et Correspondances /2023-2024 « Correspondances et écrits personnels : découvrir, lire, éditer »

09/11/2023, ENS, 45 rue d'ULM, 75005 Paris. Salle Celan. 17h-19h

La figure artistique du pianiste et organiste François Lang (1908-1944) demeure encore trop mal connue. En dépit des travaux pionniers que lui a consacrés le musicologue Denis Herlin et des actions menées par la Fondation Royaumont pour cultiver la démarche inspirante de cet artiste collectionneur, beaucoup reste à faire pour lui redonner la place qui fut la sienne dans la vie musicale française de l’entre-deux guerres. L’accès à un ensemble d’archives privées inédites permet de combler cette lacune. Parmi celles-ci, la correspondance qu’échangea l’artiste avec sa sœur Isabel Goüin-Lang (1904-1988) revêt une importance particulière, non seulement pour retracer le parcours du pianiste – depuis ses années de formation jusqu’à sa précoce consécration et sa fin tragique – mais aussi pour appréhender une personnalité sensible, aussi brillante que dilettante, aussi fantasque que profonde et généreuse. Au-delà de l’intérêt intrinsèque que revêt cet ensemble épistolaire, écrit sur le ton de la confidence complice entre un frère et une sœur si étroitement liés, sa mise en relation avec d’autres sources – tels que les livres de presse, des programmes de concerts, sa collection musicale patrimoniale et ses partitions d’usage… – s’avère nécessaire pour approcher de façon plus globale ce destin aujourd’hui oublié mais dont les archives restituent toute la vitalité.

Thomas Vernet est docteur en musicologie, ses travaux publiés portent essentiellement sur la réception et la pratique de la musique dans les milieux aristocratiques français du Grand Siècle à la monarchie de Juillet. Depuis 2014, il est responsable du Département Bibliothèques & Ressources de la Fondation Royaumont ; dans ce cadre il est plus particulièrement attaché à la valorisation des collections musicales de la Fondation et documente, à travers diverses publications, la carrière du pianiste-collectionneur François Lang. Il est par ailleurs chercheur associé à l’Institut de Recherche en Musicologie (IReMus /UMR8223)  et directeur des publications de la  Société française de Musicologie

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La redécouverte de Camille Claudel et de son œuvre s’est construite depuis les années 1970 en s’appuyant, en partie, sur la mise au jour et l’analyse d’une correspondance tout à la fois fournie et lacunaire. La reconstitution du corpus de ses œuvres s’est articulée avec la localisation des lettres et leur publication. Si la correspondance vient parfois nourrir le mythe Camille Claudel à travers des citations sans mise en perspective, l’édition scientifique de la correspondance a permis des avancées considérables dans la connaissance de l’artiste et de ses œuvres. Aussi, l’intégration de la correspondance aux côtés de ses sculptures dans les collections publiques ainsi que leur présentation au public sont un des moyens mis en œuvre par les musées pour faire le lien entre la femme et l’artiste et pour tenter de déconstruire le mythe Camille Claudel.

Après des études d’histoire de l’art à l’École du Louvre et à l’université de Paris IV, Cécile Bertran a été chargée d’études documentaires dans les conservations régionales des monuments historiques d’Île-de-France, de Lorraine et de Rhône-Alpes puis, en 2012, elle a pris la direction des musées de Cagnes-sur-Mer et mené la rénovation du musée Renoir. En octobre 2016, elle a pris la direction du musée Camille Claudel de Nogent-sur-Seine dont elle a organisé l’ouverture en mars 2017. Elle a été commissaire des expositions Camille Claudel, Paul Claudel : Le Rêve et la vie (2018), Les Sculpteurs du travail : Meunier, Dalou, Rodin… (2020) et Fabienne Verdier : Alchimie d’un vitrail (2022).