Publiées chez Gallimard au début du mois d’octobre 2014, les lettres de Zola à sa femme, Alexandrine, constituent le dernier grand inédit de l’auteur de « J’accuse ». Centrées, pour l’essentiel, sur la dernière période de la vie de l’écrivain (1895-1901), elles forment un ensemble de plus de 800 pages qui complète le texte des lettres à Jeanne Rozerot, publié, dix ans plus tôt, chez le même éditeur. Sous la forme d’un diptyque, les deux volumes composent désormais le corpus de la correspondance intime de l’écrivain.

En posant la question du discours de l’intime, nous essaierons de comprendre ce qui fait la spécificité du texte des lettres à Alexandrine auquel la crise vécue par le couple et le drame de l’affaire Dreyfus confèrent une étonnante unité narrative. Plusieurs caractéristiques retiendront notre attention : le pacte de transparence sur lequel repose la communication entre les deux époux et la qualité de l’échange épistolaire qui en résulte ; la manière dont est évoquée l’intimité domestique ; et l’inscription du politique dans le dialogue que l’écrivain construit avec sa femme.

Bio-bibliographie

Alain Pagès est professeur de littérature française à l’université de la Sorbonne nouvelle – Paris 3. Directeur des Cahiers naturalistes, il est responsable de « l’équipe Zola » de l’ITEM. Il a publié récemment un ouvrage sur l’histoire des Soirées de Médan, aux éditions Perrin, en février 2014, sous le titre : Zola et le groupe de Médan. Histoire d’un cercle littéraire. Il vient d’éditer, chez Gallimard, avec Brigitte Émile-Zola – et avec la collaboration de Céline Grenaud-Tostain, Sophie Guermès, Jean-Sébastien Macke et Jean-Michel Pottier –, le recueil des lettres inédites de Zola à sa femme, Alexandrine. Ce volume, paru le 2 octobre 2014, a reçu un excellent accueil de la part de la presse littéraire, en France, suscitant de nombreux comptes rendus dans Le Monde des Livres, Le Figaro littéraire, Libération, Le Magazine littéraire, Télérama, La Nouvelle Quinzaine littéraire, etc.