Séminaire Manuscrits scientifiques / 2023-2024

15/02/2024, ÉNS, 45 rue d'Ulm, 75005 Paris. Salle INFO1 (Ada Lovelace), 14h-16h.

Le corpus leibnizien est extrêmement volumineux et la majorité des textes qui le composent sont des manuscrits autographes que Leibniz n’a jamais publiés. Ce phénomène s’accentue si l’on se restreint aux textes mathématiques, qui représentent à eux-seuls près d’un tiers du corpus. Dès lors, l’archive léguée par le philosophe allemand présente les caractéristiques parfaites pour entreprendre une démarche génétique, visant à reconstituer pas-à-pas, de manière diachronique, l’évolution de sa pensée. En effet, contrairement à la majorité des auteurs contemporains de Leibniz, on dispose de toutes les strates du processus de recherche, de la note griffonnés sur un petit billet au traité propre à être publié.
Mais l’analyse génétique présente plusieurs limites intéressantes, en ce que ce sont les spécificités de ce corpus qui sont particulièrement susceptibles de pouvoir les mettre en évidence. Le problème fondamental réside dans la linéarité du processus d’écriture qu’implique l’approche diachronique d’une analyse génétique. Cette linéarité suppose de fonder l’analyse sur un travail préliminaire de classement chronologique. Non seulement une majorité des manuscrits sont extrêmement difficiles à dater, mais en plus, on trouve chez Leibniz de nombreuses traces d’une activité de réorganisation, de classement, d’annotation qui sont postérieurs à la première rédaction des manuscrits. Ainsi, l’assignation d’une date à un document, voir même à un texte n’a rien d’évident.
Nous nous proposons d’illustrer cette problématique à travers plusieurs études de cas concrets issues du corpus leibnizien.

 

Arilès Remaki est chercheur postdoctorant au sein de l’ERC Philiumm (SPHERE/CNRS).