Séminaire international Léopold Sédar Senghor

15/05/2024, 16h30 à 18h 30. Lien de connexion à distance disponible sur demande

Travail à la bibliothèque, 1954. Photo (recadrée), G. Labitte

Lien de connexion à distance disponible sur demande, à l’adresse suivante : senghor.item.ucad(a)gmail.com
Anna Carolina Coppola (Université Bordeaux Montaigne, rattachée à LAM), « La fascination de Senghor pour le métissage brésilien et son projet d’une communauté luso-afro-brésilienne (1952-1981) ».

Cette communication présentera les relations qu’entretient Senghor avec certains intellectuels latinoaméricains (G. Freyre et Asturias) et son projet de création d’une communauté luso-afro-brésilienne. Ce sera l’occasion de présenter mes recherches, lesquelles retracent les idées et les interactions constituant le réseau francophone et lusophones autour de la thématique de la race et de la culture entre les années 1950 et 1980, réseau dont L.S. Senghor faisait partie et avec lequel l’intellectuel brésilien Gilberto Freyre dialoguait directement. À partir des archives et de la bibliographie déjà existante, j’essaie d’observer comment la propagande de démocratie raciale et d’harmonisation entre colonisés et ex-colonisés (lusotropicalisme) a fait rêver Senghor, qui propose à son tour l’union des pays lusophones sous la forme d’une communauté qu’il intitule luso-afro-brésilienne.

Serge Bourjea (ITEM), « Senghor : “La Négritude métisse”».

Senghor a voulu trouver le modèle d’un devenir-métis de l’humanité dans le Brésil des années 60, conçu comme « espérance de l’Afrique » et « modèle à suivre de la Civilisation de l’Universel ». Mais son vœu de voir naître « en Afrique de nouveaux brésils », s’est très vite affronté aux dictatures militaires brésiliennes (période 1964 / 1985) aussi bien qu’aux échecs de la décolonisation des pays lusophones d’Afrique (Angola, Mozambique, Guinée Bissau, période 1973-75). L’utopie, très ambiguë, d’un « métissage culturel mondial » né des racines négro-africaines de la Civilisation, semble dès lors avoir évolué vers une pensée plus subtile (et plus réaliste) de la « relation » humaine qui – se départissant des valences de « couleur et de race » – organise une poétique de la créolisation dont témoigne l’œuvre tardive. C’est ce que l’on voudra montrer à partir d’une nouvelle lecture de la Préface que donne Senghor, en 1976, au recueil du poète mauricien Édouard Maunick : ensoleillé vif ; et de l’hommage qu’il rend à Roger Bastide « sourcier et sorcier de la négritude », en 1976 également.