Homo fabulator, la performativité des fabulations / 2025-2026

15/01/2026, ENS, 45 rue d’Ulm, 75005 Paris – Salle Celan (14h-16h)

Saidiya Hartman et Rasheedah Philips ont toutes deux écrit et pensé en lisant et relisant le chef d’œuvre de la science-fiction Kindred d’Octavia Butler. À partir de ce texte littéraire elles dessinent un rapport à la temporalité coloniale qui ménage de l’espace à la « fabulation critique » et au « surréalisme créatif », pour ré-articuler les contours d’une existence noire, en résistance face aux contraintes temporelles et spatiales imposées par les structures hégémoniques oppressives. Nous verrons que la question de la durée est intimement liée à celle de la fabulation.

Émilie Notéris
est une travailleuse du texte, née en 1978. Elle est actuellement enseignante en Pratique(s) de l’écrit à TALM Angers et doctorante en Langues et littératures françaises – spécialité Études de genre (ED-031) auprès d’Yves Citton (Paris 8) et Hourya Bentouhami (Toulouse Jean Jaurès). Elle préface les anarchistes Voltairine de Cleyre et Emma Goldman, 
Femmes et anarchistes (éditions Blackjack, 2014) ; traduit des écoféministes, Reclaim ! (Cambourakis, 2016), le Manifeste xénoféministe, et les militantes féministes Sarah Schulman, La Gentrification des esprits (B42, 2018) et Shulamith Firestone, Zones mortes (Brook, 2020). Son ouvrage, La Fiction réparatrice, paru en 2017, met en pratique et en théorie l’art du kintsugi japonais pour proposer une transcendance queer des clivages binaires, à travers l’étude de fictions cinématographiques populaires. Ont paru en août 2020, chez Cambourakis, collection Sorcières, Macronique, les choses qui n’existent pas existent quand même, texte de réaction écrit entre octobre 2019 et mars 2020 établissant un relevé des violences policières qui, à l’instar des violences sexuelles, peuvent simultanément se produire et ne pas exister ; et en septembre 2020, Alma Matériau, chez Paraguay, une histoire féministe de l’art qui n’est pas seulement une histoire des Blanches, et remplace l’héritage subi des pères par la quête désirante des mères électives, non exclusivement biologiques. Elle a fait paraître un brouillon pour une biographie de la vie éternelle de Monique Wittig intitulé sobrement Wittig, en octobre 2022, aux éditions Les Pérégrines, collection Icônes. Cette biographie est une des narrations possibles.