Autobiographie et Correspondances / 2020-2021

01/04/2021, Séminaire en visio-conférence

L’une était une riche héritière américaine, l’autre l’une des plus célèbres courtisanes de la Belle Époque.

Richissime Américaine, née en 1876 dans l’Ohio, Natalie Clifford Barney parfait son éducation en Europe et vit à Paris de la fin du XIXe siècle jusqu’à sa mort en 1972. Très jeune elle sait qu’elle a le goût et le désir des femmes et l’amour de la littérature. La très jeune Natalie Clifford Barney se présenta un jour de 1899 au domicile de Liane de Pougy. Travestie en page florentin, elle se prétendit la messagère de l’amour envoyée par Sappho. La liaison entre les deux femmes dura moins d’un an, laissant place ensuite à des sentiments plus complexes. De leur improbable rencontre naquit une passion dont les cent soixante-douze lettres, publiées en 2019 aux éditions Gallimard et inédites jusqu’alors, narrent les stations obligées, des illusions divines des débuts au goût amer des regrets. Nous suivons, au fil de ces pages, les développements d’un amour qui s’était écrit en même temps qu’il s’était vécu et qui, l’espace de quelques mois, dessina l’espoir immense d’une possible émancipation à deux, loin de l’oppression patriarcale. Natalie Barney s’est liée ensuite avec Renée Vivien avec laquelle elle fera en 1905 le voyage vers Lesbos, l’ile de Sappho dont elles célèbrent la mémoire et le culte, puis avec d’autres écrivaines, et créatrices.

Olivier Wagner, archiviste paléographe (prom. 2010), est conservateur au service moderne et contemporain au département des Manuscrits de la Bibliothèque nationale de France. Il y est notamment en charge des fonds Nathalie Sarraute, Michel Butor, Claude Ollier, Paul Valéry, Louis Aragon et Elsa Triolet. Publications entre autres : Lettres d’Amérique, Nathalie Sarraute aux Éditions Gallimard.

Suzette Robichon, Éditrice et écrivaine, Suzanne Robichon, dite Suzette, suit des études de lettres classiques à Montauban puis Toulouse, puis s’installe à Paris au début des années 1970. Elle fait partie de 1979 à 1982 du secrétariat de rédaction de Masques, revue des homosexualités, puis fonde en 1983 Vlasta, revue des fictions et utopies amazonienne. Elle est l’éditrice du récit QED, de Gertrude Stein, ainsi que d’un numéro spécial de revue consacré à Monique Wittig dont elle édite également en 1985 la pièce de théâtre Le Voyage sans fin. Ce travail est à l’origine d’une amitié qui se poursuivra par de nombreuses initiatives au service de l’œuvre de cette écrivaine et théoricienne majeure, dont des lectures publiques en particulier à la Maison de la poésie à Paris en 2014, et 2019.
Elle est co-présidente de l’association des ami/es de Monique Wittig qui anime, entre autres, un réseau de recherches et d’activités autour de l’oeuvre wittigienne.