Séminaire Manuscrits francophones : René Maran / 2021-2022

09/02/2022, Université Paul-Valéry, Montpellier, et en ligne (demander le lien à claire.riffar(a)cnrs.fr). 14h30-16h30.

La célébration du centenaire du Prix Goncourt 1921 pour Batouala a remis en lumière l’œuvre de René Maran (1887-1960). Elle a également permis la réédition d’oeuvres méconnues, dont les récits Un Homme pareil aux autres (éditions du typhon), Le coeur serré (éditions du festin), Bêtes de la brousse (éditions Scitep), et le recueil de poèmes Le Livre du souvenir (Présence africaine). Par ailleurs, l’accès aux archives de l’écrivain est maintenant rendu possible, tant en France auprès des ayants droit qu’à Dakar, dans les réserves précieuses de la Bibliothèque de l’université Cheikh Anta Diop. Les premiers sondages effectués dans ce fonds considérable par l’équipe « Manuscrits francophones » de l’ITEM (CNRS-ENS) permettent de baliser pour les études maraniennes une nouvelle piste de recherche, qui se révèle dès à présent très prometteuse : elle concerne Maran essayiste, et plus précisément Maran critique. L’homme de lettres qu’il fut avec bonheur et fierté sa vie durant s’est en effet plié avec exigence et régularité à l’exercice du texte critique. Chroniques pour la presse écrite, pour la radio, notes de lecture, hommages littéraires, manifestes, pamphlets même, à l’occasion… L’écrivain s’y révèle virtuose et érudit. Il se construit une position centrale au sein d’un réseau intellectuel français et international, pluriel, parfois contradictoire, toujours passionnant à étudier.
Les invités réunis autour de Xavier Luce et Claire Riffard, qui assureront la modération de la table-ronde, exposeront différentes facettes de René Maran critique, en s’appuyant sur les archives récemment mises au jour, que ce soit à Dakar ou en France.
 
Seront présents :
Ferroudja Allouache : maître de conférences en Littératures française et francophones à l’université Paris 8. Ses domaines de recherche s’articulent autour de la notion de francophonie dont elle interroge les lieux communs et ses principes directeurs. Soutenue en 2015, sa thèse intitulée « Réception et fabrication du texte littéraire « francophone » dans la presse française : du prix Goncourt attribué à René Maran (1921) aux lendemains des Soleils des indépendances d’Ahmadou Kourouma (1970) », publiée aux Classiques Garnier en 2018 sous le titre Archéologie du texte littéraire dit « francophone » 1921-1970, étudie l’histoire et la mémoire de la littérature produite par des écrivains originaires de l’Outre-mer français. 
 
Mbaye Gueye, doctorant, université Cheikh Anta Diop (Dakar) (en ligne). Mbaye Gueye entame à Dakar une thèse de doctorat autour de l’oeuvre et des archives de René Maran, en co-tutelle avec l’université Paris 8. Il s’intéresse notamment aux liens amicaux tissés entre René Maran et Léopold Sédar Senghor, et plus largement à la correspondance entre René Maran et ses amis écrivains.
 
Jean-Dominique Pénel, docteur en philosophie (Paris X), et en Littérature comparée HDR (Université de Limoges). Il a enseigné à l’université de Bangui, à l’université de Niamey et à Djibouti. Il a ouvert le département de français à l’université de Gambie et enseigné en même temps dans l’antenne délocalisée de l’université de Limoges. Grand connaisseur de la littérature de Centrafrique, il a également constitué une très complète bio-bibliographie de René Maran, incluant particulièrement ses textes parus dans les journaux de l’époque.