Multilinguisme, Traduction, Création / 2019-2020 Autobiographie et Correspondances. « Témoins de leur temps » / 2019-2020

05/10/2019, ENS, 46 rue d’Ulm 75005 Paris. Salle des Conférences. 14h30 – 16h30

Le français, dont l’expansion internationale a commencé dans la société intellectuelle russe du XVIIIe siècle, accède à une position dominante dans le premier tiers du XIXe. Langue précise et équilibrée, « langue de la pensée » selon Pouchkine, le français devient non seulement la langue de la communication avec l’Europe, mais aussi un mode d’accès à sa culture et à ses littératures. Le russe ne disparaît certes pas pour autant russe, et le russe littéraire tend même à se développer. Le grand poète Alexandre Pouchkine, surnommé « le Français » au lycée (car il écrivait et parlait français), est considéré comme le fondateur de la langue russe littéraire. En Russie, les correspondances et les manuscrits de l’époque témoignent d’une situation bilingue extrêmement diverse. Les manuscrits (les brouillons) et la correspondance bilingues de Pouchkine, magnifique exemple de code switching, permettent d’observer en détail sa pratique d’écrivain.

Nina Dmitrieva est directrice de recherche à l’Institut de littérature russe de l’Académie des sciences de Russie Pouchkinsky Dom (Saint-Pétersbourg). Elle a publié de nombreux travaux sur Pouchkine, notamment : « Du bilinguisme dans les manuscrits de Pouchkine », dans Les langues des manuscrits, Saint-Pétersbourg, 2000, p. 85-93 ; « Comment éditer les textes français de Pouchkine », dans Textologie et pratique éditoriale. Rencontre entre chercheurs français et russes, Moscou, 2003, p. 223-228 ; « La renommé de Pouchkine à l’étranger de son vivant », dans Issledovania i materialy XVIII XIX, S.-Pétersbourg, 2004, p. 267-279 ; et « Pouchkin’s letters in French”, dans French and Russian in imperial Russia, vol 1: Language Use among the Russian Elite, Édimbourg, 2015, p. 172-192.

Séance organisée avec le séminaire Multilinguismes