03/01/2005 - 05/01/2009

Lire le roman en Europe entre Renaissance et Lumières. Pour une histoire culturelle et transnationale du genre romanesque entre XVIe et XVIIIe siècles, projet ANR porté par Nathalie Ferrand.

Grâce au roman, entre Renaissance et Lumières, s’est écrite une page de l’histoire de la culture européenne. Pourtant, à la fois pour les contemporains qui tenaient ces fables en piètre estime et pour la critique de notre temps, focalisée sur le roman comme jeu de formes ou bien engagée dans une histoire littéraire qui se concentre sur la figure tutélaire de l’auteur ou sur la mythologie de l’œuvre, le roman n’a pas été perçu ni étudié comme un objet culturel, analysé à partir des publics divers qui assurèrent son succès, des contextes historiques et géographiques différenciés où il fut reçu, des formes matérielles qui portèrent cet objet vers ses lecteurs, et des intenses circulations linguistiques auxquelles il donna lieu à l’occasion de ses traductions.

– Par la constitution d’une équipe de jeunes spécialistes du roman travaillant sur plusieurs siècles et sur plusieurs espaces nationaux (France-Angleterre, France-Allemagne, France-Angleterre-Italie, France-Allemagne-Italie), et grâce à des éclairages venus des chantiers les plus récents de la recherche histoire de la lecture, traductologie et étude matérielle des éditions de roman en particulier de leurs illustrations , ce projet veut entreprendre une histoire culturelle du roman en Europe, qui nous éclaire sur ce que fut lire un roman entre Renaissance et Lumières et restitue une dimension manquante de notre savoir sur la fiction et la diversité de ses usages dans le passé.

Pour réaliser cet objectif, le projet entend explorer trois champs d’enquête:

– 1. étudier les circulations des œuvres romanesques entre les pays européens, leurs formes (traductions, contrefaçons…), leurs circuits de diffusion (libraires, cabinets de lecture…), les résistances qu’elles rencontrent (censure politique, ecclésiastique…) ;

– 2. présenter des expériences de réception et de lecture du roman dans certains contextes européens bien différenciés;

– 3. a) analyser l’objet roman dans sa matérialité et sa réalité historique, tel qu’il fut proposé au public des lecteurs de son temps et tel qu’il conditionna historiquement l’acte de lire, avec une attention particulière aux illustrations romanesques.

b) le travail sur les illustrations de roman permettra de lancer la réalisation d’un répertoire du roman illustré, instrument actuellement inexistant et indispensable pour fournir une base scientifique aux recherches en plein développement sur l’illustration romanesque.

Nous procéderons par enquêtes sur le terrain et par l’étude de grands corpus, dans les archives et les bibliothèques européennes (en France, en Angleterre, en Allemagne…), en choisissant des études de cas significatifs dans des endroits pas encore étudiés (par exemple les États du Sud de l’Allemagne, ou l’Italie centrale) mais révélateurs de la dynamique de réception des périodes considérées. L’équipe présentera ses résultats à travers des rencontres régulières, d’une ou plusieurs journées d’étude et par des publications.

 


Coordinatrice

Nathalie Ferrand

Partenaires

 


Lire le roman en Europe entre Renaissance et Lumières. Pour une histoire culturelle et transnationale du genre romanesque entre XVIe et XVIIIe siècles.

Descriptif du projet sur le site de l’ANR