01/06/2007

Pas une exposition digne de ce nom sans la mise en scène d’un processus illustrant la naissance des œuvres. Est-ce à dire que les historiens d’art pratiquent l’approche génétique aussi spontanément que Monsieur Jourdain faisait de la prose ? Pas si sûr. S’il est vrai que la critique génétique doit beaucoup de ses notions au vocabulaire des arts plastiques (croquis, esquisse, ébauche, réfection, repentir, mise au net, etc…), il n’est pas certain, réciproquement, que l’histoire de l’art – même pour l’étude des écrits d’artistes – ait aujourd’hui intégré toutes les avancées que la théorie génétique du texte a pu apporter à l’analyse des processus de création, notamment en termes d’analyse systématique et exhaustive des archives. A une politique du document spectaculaire, l’approche génétique oppose l’exigence d’une analyse exhaustive des fonds. Cette démarche est-elle praticable dans le champ de l’histoire de l’art ? A quelles conditions, dans quelles limites historiques et conceptuelles ? Moyennant quelles adaptations méthodologiques ?
Bref, que pourrait apporter une approche proprement génétique des œuvres dans le domaine des arts plastiques ? Que pourrait y gagner l’historien d’art pour la compréhension des formes, des théories, des techniques et des matériaux, des processus cognitifs de la création et même de la réception des œuvres ?
Cette journée d’étude n’a pas pour vocation de clore le débat, mais au contraire de l’ouvrir et de l’instruire, c’est-à-dire d’abord d’instaurer un dialogue entre généticiens et historiens de l’art, pour mesurer à la fois les
solidarités et les divergences que susciteront ces interrogations méthodologiques. Chacun pourra faire état de ses convictions comme de ses doutes, en s’appuyant s’il le souhaite sur des exemples précis. Le but premier est de s’entendre sur le sens des concepts avec le projet, si la chose paraît possible, de porter ultérieurement le débat à l’échelle, plus collective et publique, d’un séminaire de recherche qui entrerait dans le détail des corpus pour approfondir la réflexion.
pan style= »font-weight:bold; »>Programme :
Matinée :  9h -12 h 30, amphithéâtre Rataud (Nouvel Immeuble Rataud).
Modératrice, Nadeije Laneyrie-Dagen.

9 h 00 – 9h 30 : Introduction : Pierre-Marc de BIASI, « Périodisation, genèse,
structure, réception. Que peut apporter l’approche génétique en histoire de
l’art ? »
9 h 45– 10 h 15 : Lizzie BOUBLI, « De l’Espagne à l’Italie : décorum et liberté
créatrice. La contrainte, avantage ou inconvénient ? ».
10 h 30 – 11 h 00 Nadejda PODZEMSKAÏA, « Pour une “science de l’art”: Wassily
Kandinsky et Arnold Böcklin ».
11 h 15 – 11 h 30 : pause
11 h 30 – 12 h 15 : Philippe DAGEN, « Picasso : une histoire de mandolines ».

Déjeuner : 12h 30 -14h 30

Après-midi : 14h 30-18h 30, salle d’histoire, 2eme étage de l’escalier D.
Modérateur, Pierre-Marc de Biasi.

14 h 30 – 15 h 00 : Nadeije LANEYRIE-DAGEN,  « De la répétition dans les
compositions : l’exemple de la Renaissance ».
15h 15 – 15 h 45 : Jacqueline LICHTENSTEIN, « L’histoire d’un texte : qui est
l’auteur de la conférence de Champaigne sur Eliezer et Rebecca? »
16  h 00 – 16 h 15 : pause
16 h 15 – 16 h 45 : Marianne JAKOBI, « Processus d’écriture et archives de la
création : carnets, titres, documents de travail ».
17 h 00 – 17 h 30 : Pierre WAT, « Archéologie du blockhaus : sur une œuvre de
Pierre Buraglio ».
17 h 45  – 18 h 30 : discussion générale.

Conception scientifique de la journée d’étude :
Nadeije LANEYRIE-DAGEN, professeur d’histoire de l’art à l’ENS (Centre
d’Histoire de l’Art de la Renaissance, CHAR, Paris I)
45 rue d’Ulm – 75005 Paris
01 44 32 35 75
dagen@ens.fr

Pierre-Marc de BIASI, directeur de recherche (CNRS UMR 8132), directeur de
l’Institut des textes et manuscrits modernes
45 rue d’Ulm – 75005 Paris
pm.debiasi@wanadoo.fr

Anne HERSCHBERG PIERROT, professeur de littérature française à l’Université de
Paris VIII
ahp@club-internet.fr

Organisation scientifique :
Marianne JAKOBI, docteur en histoire de l’art, chargée de cours à l’Université
Paris I Panthéon-Sorbonne
27 Avenue Parmentier – 75011 Paris – 06 09 33 92 17
marianne.jakobi@free.fr

Contributions :
Lizzie BOUBLI, conservateur au département des Arts graphiques, musée du Louvre
14 Quai François Mitterrand – 75058 Paris Cedex 01
01 40 20 50 14
Lizzie.Boubli@louvre.fr

Philippe DAGEN, professeur d’histoire de l’art contemporain à l’Université de
Paris I Panthéon-Sorbonne et critique d’art au quotidien Le Monde.
INHA – 2 rue Vivienne – 75002 Paris
dagen@lemonde.fr

Jacqueline LICHTENSTEIN, Professeur d’esthétique à l’Université de Paris-IV
47 rue Descartes 75 005 Paris
01 43 25 75 94
lich@wanadoo.fr

Nadejda PODZEMSKAÏA, docteur de l’Université Lomonossov de Moscou et de la
Scuola normale superiore de Pise, chargée de recherche au Centre national de la
recherche scientifique, Paris
CNRS, Centre de recherche sur les arts et le langage (CRAL), 105 boulevard
Raspail, 75006 Paris
01 40 35 22 14
podzemsk@ehess.fr

Pierre WAT, professeur d’histoire de l’art contemporain à l’Université de
Provence
5 rue Severo 75 014 Paris
06 85 53 07 67
Pierre.Wat@wanadoo.fr