Séminaire général de critique génétique / 2021-2022

16/11/2021, Cabaret Le Zèbre, 61-63, boulevard de Belleville, 75011 Paris. Horaires exceptionnels : 16h00 à 19h30 (Séance uniquement sur inscription, nombre de places limitées)

16 heures : Présentation du numéro par Stéphane Chaudier et Joël July

17h30 : Spectacle de Rachel Bazoge et Benjamin Macke

Si la chanson méritait d’intéresser la génétique pour interroger son mode de création, il pouvait sembler périlleux d’y consacrer un volume et d’espérer résoudre le problème : 1- parce qu’elle est un genre mixte qui ne saurait s’établir sur la page indépendamment des autres médias qu’elle associe ; 2- parce qu’elle est depuis toujours un genre collaboratif qui relègue la question des paternités exclusives ; 3- parce qu’elle est un genre populaire qui peut se satisfaire d’inspirations sans récriture et susciter en revanche des réécritures inspirées ; 4- enfin parce qu’il n’y a pas ou peu de tradition des sources, pas de reliques pré-éditoriales, pas d’exégèses attendues.

Toutes ces causes et conditions ont donc été abordées tour à tour dans la revue à travers des exemples prestigieux puisés notamment chez Brassens, Ferré, Barbara, Vian, Moustaki. La réflexion y est prolongée en interrogeant les paroliers de nos tubes ou des auteurs contemporains comme Bertrand Belin ou Philippe Djian. Lors du séminaire, les coordonnateurs reviendront méthodiquement sur les 4 points qui rendent difficile et stimulante une analyse génétique de la chanson. Ils s’appuieront sur des pièces textuelles et sonores pour établir qu’au-delà de ces obstacles, au bénéfice d’un étalon jamais aussi définitif que le matériau littéraire, souvent peu remodelé après sa publication, la chanson (et c’est ce qui importe) met en place des variantes, plus ou moins concomitantes, qui informent la signification générale de l’objet-chanson et la manière particulière dont il influe sur le récepteur ou s’ancre dans le patrimoine.

Professeur de littérature des xxe et xxie siècles à l’université de Lille, Stéphane Chaudier est stylisticien, spécialiste de Proust et des expressions contemporaines : fiction, récit, essai, chanson. À cet art, il a consacré de nombreux articles (dont le dernier s’intitule « Le grêle et le vivace aujourd’hui : l’effet rime en chanson », Europe no 1091, Poésie et Chanson, mars 2020) et un ouvrage collectif : Chabadabada : des hommes et des femmes dans la chanson française. Représentations et enjeux, Aix-Marseille, Presses de Provence, collection « Chants Sons », 2018.

Joël July est maître de conférences en stylistique et langue françaises à la faculté d’Aix-en-Provence (AMU). Il a soutenu une thèse de doctorat en linguistique sur les chansons de Barbara (Les Mots de Barbara, PUP, 2004) et a dirigé les rééditions de L’Intégrale (L’Archipel, oct. 2012, nov. 2017). Il est aussi l’auteur d’un essai chez L’Harmattan en 2007, Esthétique de la chanson française contemporaine, qui circonscrit les effets « popularistes » (structures répétitives, prosaïsme, néologie, figements, énonciation, polyphonie) de la chanson. Il participe à la plupart des ouvrages universitaires qui s’interrogent sur ce genre. Un colloque qu’il a organisé en 2014 a initié au sein des PUP la collection « Chants Sons » sous le titre Du collectif à l’intime.

 

Le Zèbre de Belleville, 16 novembre 2021 Les conférenciers, Joël July, Stéphane Chaudier, Gaspard Turin. Les artistes, Rachel Bazoge et Benjamin Macke