C’est à une enquête dans un vaste atelier d’écriture à l’échelle de la République des lettres européennes que nous convie cet ouvrage : de Leibniz à Foscolo, en passant par Vico, d’Argenson, Voltaire, Diderot, L.-S. Mercier, Alfieri, J.-B. Say. Études de manuscrits de travail, livres annotés, papiers d’écrivains proposent ici autant d’entrées diverses et spécifiques dans la production d’œuvres appartenant à des genres différents.

Cette exigence d’incorporer la question des manuscrits à l’analyse des œuvres promeut l’idée que l’œuvre se cherche au lieu d’être donnée. Ainsi, dans ce volume certains auteurs sont pour la première fois envisagés du point de vue de leurs manuscrits (d’Argenson, Jean-Baptiste Say). On notera l’étude génétique de textes philosophiques, une lettre à Arnauld de Leibniz par Michel Fichant, montrant une pensée en devenir.

Des études de cas renouvelant nos interprétations des textes et des auteurs de l’âge moderne….

Nathalie Ferrand est directrice de recherche à l’Institut des textes et manuscrits modernes (CNRS/École normale supérieure, Paris), où elle est responsable de l’équipe « Écritures des Lumières ». Elle vient notamment de publier une édition de récits brefs de Rousseau sous le titre de Trois contes (Rivages, 2021) et  Dans l’atelier de Jean-Jacques Rousseau (Hermann,  2022).


Nathalie Ferrand, Écrire en Europe. De Leibniz à Foscolo, Paris, CNRS-Éditions, mars 2019, 264 pages, 25 €

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