Séminaire international Léopold Sédar Senghor

16/05/2024, 15h GMT (17h Paris) 

Travail à la bibliothèque, 1954. Photo (recadrée), G. Labitte

Anna Carolina Coppola (Université Bordeaux Montaigne, rattachée à LAM), « La fascination de Senghor pour le métissage brésilien et son projet d’une communauté luso-afro-brésilienne (1952-1981) ».

Cette communication présentera les relations qu’entretient Senghor avec certains intellectuels latinoaméricains (G. Freyre et Asturias) et son projet de création d’une communauté luso-afro-brésilienne. Ce sera l’occasion de présenter mes recherches, lesquelles retracent les idées et les interactions constituant le réseau francophone et lusophones autour de la thématique de la race et de la culture entre les années 1950 et 1980, réseau dont L.S. Senghor faisait partie et avec lequel l’intellectuel brésilien Gilberto Freyre dialoguait directement. À partir des archives et de la bibliographie déjà existante, j’essaie d’observer comment la propagande de démocratie raciale et d’harmonisation entre colonisés et ex-colonisés (lusotropicalisme) a fait rêver Senghor, qui propose à son tour l’union des pays lusophones sous la forme d’une communauté qu’il intitule luso-afro-brésilienne.

Estefanía Bournot (ÖAW, Austrian Academy of Sciences), « Négritude et Amérique Latine : La diplomatie culturelle de Senghor et la construction d’une communauté afro-latine ».

Cette présentation examine l’importance du colloque « Négritude et Amérique Latine », tenu à Dakar en 1974 sous les auspices de Léopold Sédar Senghor et organisé par le directeur du Centre d’études ibéro-américaines, René Durand. Dans le contexte de la tension politique de la guerre froide et de la politisation mondiale des luttes raciales, la conférence cherchait à mettre en valeur l’héritage culturel du monde noir en Amérique latine comme base pour articuler une série d’alliances politiques qui transformeraient les circuits transatlantiques marqués par l’histoire infâme de l’esclavage en un nouveau réseau de solidarité de nations indépendantes. Mon argument est que le symposium au Sénégal a non seulement ouvert un canal pour le dialogue transatlantique entre les intellectuels et les artistes, mais a également servi de détonateur pour de nouvelles politiques culturelles hémisphériques et transatlantiques basées sur la notion d’une latinité renouvelée à travers le prisme de la négritude.